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Course à pied et triathlon
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23 juin 2006

Marathon du Mont Saint Michel : La Suite

Dada est à côté de moi, et nous respectons un départ prudent, légèrement en dessous de l’allure prévu, mais c’est primordial.

Au bout d’un kilomètre, nous adoptons notre allure (5mn20/km) et nous nous approchons d’un léger faux plat (l’un des deux seuls du parcours). Des les premiers kilomètres, cette chaleur est présente et elle se mêle au peloton déjà très dense (il est très difficile de doubler et de maintenir une allure régulière).

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Pour les ravitaillements, nous avons prévu un sachet energix au 5ème, 15ème, 20ème, 30ème km, un tube « antioxydant » au 25ème km et un tube « Coup de fouet » au 35ème et 40ème km.

Nous approchons maintenant le ravitaillement du 5ème km et nous prenons nos dispositions pour optimiser ce ravito : nous décidons par un accord commun de nous consacrer 30 à 45s à boire et à marcher, et ce sur la totalité des ravito.

Nous reprenons la route sereinement car nous sommes exactement dans les temps (26’29 pour 26’40 prévu). L’ambiance sur cette première partie de parcours est chaleureuse : groupe musicale, applaudissements, encouragements des petits comme des grands. Il nous appelle même par notre prénom, car il et inscrit sur notre dossard, c’est super.

Nous arrivons au ravito du kilomètre 10 et nous prenons simplement une petite bouteille d’eau pour boire, nous arroser un peu et mouiller notre éponge fournie au départ. Nous nous trouvons toujours dans les temps à savoir 52’58 pour 53’ (ce qui est pas mal contenu des 30sec que nous prenons pour nous hydrater). Sur cette partie du parcours, un habitant a installé pour l’occasion, un pulvérisateur et tout le monde s’y dirige. Après réflexion, je me demande que j’aie bien fait car les frissons ressentis sont certes agréables sur l’instant mais il ne faudrait pas que l’effet inverse se produise (inconfort). Dada est toujours à côté de moi, il ne se plaint pas donc tout va bien.

A l’approche du ravito du kilomètre 15, nous dépassons Lolo, qui visiblement est en train de lâcher prise : rincé, il nous demande ne pas l’attendre.

J’évite de regarder ma montre pour rester concentré, car il ne faut pas beaucoup de choses pour que les sensations d’inconfort s’installe. Il fait chaud malgré le vent soufflant de la Baie, et les bassines mises à notre disposition pour l’épongeage sont nombreuses. Je m’arrose la nuque, la tête, le dos pour essayer de refroidir le corps, mais une fois de plus j’espère que ce n’est pas abusif (je n'ai qu'une envie : c'est de mettre la tête dans la bassine et d'y rester un certain temps)

Cela fait déjà 1h45 que nous avons pris le départ et je commence à ressentir de douleur comparable au point de côté mais rien de concret. Je ne veux pas en parler à Dada qui vient juste de me questionner sur mon état.

Nous entrons dans Cherrueix, (où je suis à deux doigts d’aller à la chambre, je plaisante !!) et c’est une foule de spectateurs qui nous accueillent d’un bout à l’autre de la commune traversée, incroyable !!!

Nous approchons en sortie de commune du 21ème kilomètre et nous pointons au semi en 1h55 soit 3mn de plus par rapport à nos temps de passage.Le point de côté a du mal à s’estomper, et Dada voit que je vais mal, je marche un peu et me conseille de serrer fort mon éponge. Nous continuons sereinement dans l’attentions plus de le finir que de respecter les temps de passage (pas bon déjà – il se passe quelque chose). Le ravito du 25ème est à 200m, et nous commençons à nous plaindre de douleurs abdominales : défaillance dû à un problème digestif ou pas ?. Arrivée au ravito, nous marchons, et nous nous prenons un sachet Energix, puis nous nous interrogeons sur ce qu’il est en train de se passer. Dada accuse les gels que nous avons pris aux différents ravitos, de nous procurer de tels maux de ventre (je suis pas sûr!). Chez moi cela se traduit par des sensations comparables à une gastroentérite. Nous décidons de continuer (pourtant je suis partagé par l'idée de continuer et d'abandonner ) et, entre le 25 et le 30ème kilomètre, nous ferons qu’alterner marche/course.

Au 30ème, Dada me demande de continuer sans lui, mais je refuse. Finalement au bout d’un kilomètre je pars seul mais je sais pertinemment, que je devrais m’arrêter un moment ou un autre car les ennuis gastriques vont pas tarder à se faire ressentir.

En effet vers le 32ème kilomètre, je m’arrête à une tente de la croix rouge et je leur demande de me fournir du papier toilette. Après avoir fait ce que j’avais à faire, je reprend la route dans l’espoir de retrouver Dada, vu le temps de pause !. Effectivement c’est après 500m de course que le retrouve ! Lui non plus ne va pas mieux et m’avoue qu il vient de vomir. Le moral n’est pas au beau fixe. Au 30ème , nous pointons en 2h57 au lieu de 2h39 soit 18mn de retard et nous pointons en 3h38 au 35ème km au lieu de 3h05 soit déjà 33mn de retard ; Enorme !. Le chrono est maintenant inconcevable à réaliser et nous devons maintenant lutter pour le terminer.

Vers le 36ème kilomètre, c’est mon tour de vomir, et c’est vraiment dur de vomir lorsqu’il y a rien à vomir. Je me relève et je me plains de nouveau de troubles gastriques (est ce que cela va cesser ?). Dada m’attend, et je lis sur son visage sa souffrance qui n’est plus ni moins que la conséquence de ses différents problèmes. Nous souffrons tous les deux d’une défaillance, mais notre courage nous permet de continuerjusqu'au km 38.

J’en ai pas parlé jusqu’à maintenant, mais c’est une vision apocalyptique qui se produit devant nous : c’est par dizaine que nous pouvons compter les coureurs qui vomissent, qui s’allongent pour s’étirer ou pire encore, il y a ceux qui à la limite de l’évanouissement. Je ne compte pas ceux qui se sont arrêtés aux différents postes de secours, c’est spectaculaire !!!Hallucinant !!

Entre le 35ème et le 38ème kilomètre, nous ferons qu’alterner course et marche à hauteur de 1km couru et 200m de marche.

Nous approchons du pont de Beauvoir (km 38), et c’est une marée humaine qui nous acclame telle une étape de montagne au Tour de France, c’est Génial.

Dada m’encourage à courir le plus de mètre possible mais j’ai des crampes abdominales qui m’empêchent de me libérer musculairement. Je ne parle pas de mes sensation au niveau de jambes (cuisses et mollets), car je considère que les douleurs sont vraiment dérisoires par rapport au contre coup de nos différents problèmes digestifs et gastriques.

Finalement, jusqu’à l’arrivée je me laisse traîner par Dada qui continue à m’encourager jusqu’au bout malgré ses défaillances.

Nous ne sommes plus qu’à 500m de l’arrivée et nous apercevons le tapis rouge de la ligne d’arrivée. Ca y ait nous y sommes, nous allons le terminer, certes dans la douleur, mais c’est pas grave et c’est main dans la main que nous franchissons l’arrivée avec au micro l’homme qui m’a laissé son autographe, Dominique Chauvelier !


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Je n’ai plus de jambes, et il faut récupérer le sac à la consigne, il faut que je me fasse violence, c’est dur. Sur mon chemin, je trouve des hommes assis sans regard, vidé !!, j’hallucine !

Nous arrivons bien tant que mal à sortir de l’arrivée, et nous retrouvons nos femmes. Je suis super mal, j’ai de nouveau des nausées. Je quitte Dada et sa femme, et nous dirigeons respectivement vers le parking. Sur le trajet, je me force à vomir, je vomis et me voilà soulager. Quel déchéance humaine, quant on y pense, horrible.

Il est 23h30, nous quittons le parking, et un feu d’artifices est tiré à notre honneur : je crois que nous l’avons amplement mérité. C’est madame Shihan qui conduit, je me plains encore de crampes abdominales, mais je me mets à l’aise dans la voiture.

Après avoir dîner dans un snack pour madame Shihan et siroter un une cannette de coca pour ma part, nous rentrons à Cherrueix. Arrivée à la chambre, je ne perds pas de temps pour prendre une douche et me mettre au lit.

Ce 17 juin 2006, je suis devenu marathonien et je suis rentré dans la légende de l’édition 2006.

  • Résumé :

Nous étions 4158 partants pour 5100 inscrits.

Je termine le marathon en 4h38 temps réel et en 4h40 temps officiel

Je me classe 2697ème au scratch et 1117ème senior.

kilomètre 5 : 26mn29s (26mn40s théoriquement)

kilomètre 10 : 52mn58s (53mn)

Semi : 1h55mn ( 1h52mn)

kilomètre 30 : 2h57mn (2h39mn)

kilomètre 35 : 3h38 (3h05)

Je tiens à remercier toute l’organisation, et en particulier tous les bénévoles au départ, sur les ravitos et à l’arrivée, car ils ont fait un sacré boulot et sans eux rien ne pourrais avoir lieu.

Je voudrais également remercier tous les spectateurs pour leur encouragements, mais surtout pour nous avoir dit « Merci » pour le spectacle que l’on offrait ; c’est tout bonnement Génial.

Fin

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Commentaires
N
Si tu veux courir, cours un kilomètre. <br /> Si tu veux changer ta vie, cours un marathon. <br /> <br /> Emil Zatopek<br /> <br /> je viens de lire ceci et d'après ce que tu m'en a dit c'est très vrai!<br /> <br /> à méditer avant de me lancer à mon tour dans l'aventure coach!<br /> <br /> Nathalie
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